Initiatives Locales Pierre Sèche

Pierre sèche d'hier et d'aujourd'hui

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Un peu de technique

La construction en pierre sèche s’apparente à un tétris en grandeur nature. L’idée c’est de poser les pierres les unes sur les autres de manière à ce qu’elles se calent mutuellement. C’est le poids de l’ouvrage fini qui assure la stabilité de l’ensemble. Au début on tâtonne un peu, mais assez rapidement l’aisance s’installe.

Il y a quelques règles de base pour construire en pierre sèche :

C’est la pierre qui commande
Chaque type de pierre a ses caractéristiques propres, qui déterminent l’apparence de l’ouvrage. Des pierres plates comme les schistes ou certains calcaires permettront de faire des lits de pose réguliers alors que les pierres informes obligeront à faire des lits irréguliers.

A chaque pierre sa fonction
Chaque pierre a sa place, et aucune n’est superflue. Les plus lourdes et les plus massives seront utilisées pour bâtir les fondations et le couronnement. Celles qui ont une face bien droite seront placées en façade, et celles qui ont une forme irrégulière serviront à bâtir l’intérieur. Quant à la petite pierraille, elle sert à combler les interstices et à assurer le drainage à l’arrière du mur.

Croisement des joints dans toutes les dimensions - Source "Guide des bonnes pratiques de construction de murs de soutènement en pierre sèche"

Croisement des joints dans toutes les dimensions – Source « Guide des bonnes pratiques de construction de murs de soutènement en pierre sèche »

Maximiser les points de contact
Plus les pierres se touchent et plus l’ouvrage sera stable. Chaque pierre doit être posée sur au moins deux autres, et il faut bien les croiser dans toutes les dimensions du plan. Il faut absolument éviter de les empiler en piles d’assiette car ça crée des fragilités.

Stabiliser les pierres
Chaque pierre doit être immobilisée avec des cales avant de passer à la suivante, et il faut prendre garde à bien croiser celles qui sont situées à l’intérieur, car dans un mur ce qui ne se voit pas est aussi important, si ce n’est davantage que la partie apparente.

 

Restauration de mur ; association La Zébrine,  Arpaillargues ; source Histoire et civilisation de l'Uzège

Restauration de mur ; association La Zébrine, Arpaillargues ; source Histoire et civilisation de l’Uzège

Pour l’outillage il suffit de prévoir un cordeau pour matérialiser l’alignement du mur. De même un seau sera bien utile pour avoir toujours de petites pierres de calage et de remplissage sous la main.

Quelques outils de taille : masse, chasse, pointerolle… permettront de retoucher la pierre si nécessaire, mais ils n’ont rien d’obligatoire. Il est tout à fait possible de bâtir sans outillage, et certains considèrent même que c’est une faute de goût de le faire. C’est une question de goût, et de conviction.

Pour aller plus loin nous vous conseillons la plaquette du Parc Naturel des Monts d’Ardèche, qui constitue un bon point de départ. Il existe aussi des guides pratiques grand public, dont  « La restauration des murs de soutènement de terrasses », qui peut être commandé en ligne sur le site du Parc National des Cévennes.