Il était une fois, il y a fort longtemps, un homme qui voulait cultiver son lopin de terre. C’était une terre pauvre, écrasée de soleil et recouverte de cailloux qui empêchaient les récoltes de pousser. Alors il se mit à les ramasser et à les jeter en tas au bord du terrain qu’il venait de dégager. Et il put faire ainsi sa première récolte ! Mais les pierres étaient innombrables, et chaque année il en venait de nouvelles, surgies des profondeurs du sol… et le tas de cailloux grossissait, grossissait, grossissait. Alors l’homme se mit à les ranger les unes sur les autres pour gagner de l’espace, et réalisa que le mur qu’il venait de créer empêchait chèvres et brebis de venir brouter ses récoltes. Mieux encore, il s’aperçut qu’en empilant les pierres d’une certaine manière il pouvait construire des abris pour se protéger du vent et de la pluie. Ainsi naquit l’art de bâtir en pierre sèche…
La pierre sèche, c’est d’abord un mode de construction venu de la nuit des temps, dans lequel les pierres sont posées les unes sur les autres, sans liant ni mortier pour les faire tenir ensemble.
La pierre sèche, c’est un patrimoine patiemment bâti au fil des siècles, diversifié dans ses formes comme dans ses fonctions. Le fruit d’un travail dont l’héritage parsème et embellit aujourd’hui encore nos paysages, et qui se visite en de nombreux lieux.
La pierre sèche c’est une technique de construction vivante, respectueuse de l’environnement, qui reste plus que jamais d’actualité pour ses nombreux avantages, et pas seulement pour son esthétique.
Mais le plus grand secret de la pierre sèche… ça, il vous faudra la pratiquer par vous même pour le découvrir, et peut être un jour ressentirez-vous cette étrange déconnexion qui s’installe pendant la construction et aurez vous la joie de contempler ce que vous avez su bâtir de vos propres mains, ou avec vos familles, vos amis, vos confrères, vos collègues, car la pierre sèche c’est aussi une aventure collective.
« La pierre sèche : un bon ciment pour lier les hommes ! »
(Jean Claude Morel – Ecole Nationale des Travaux Publics de l’Etat)